Le PAEN, ou les agriculteurs Velauxiens oubliés

Abordons un sujet souvent oublié mais mis à l’honneur lors du dernier conseil municipal :  celui du PAEN. Pour rappel, il s’agit d’un périmètre agricole créé en 2011 sur certains terrains de la commune, qui  a pour vocation de favoriser la protection des terres à vocation agricole.

La commune, en coordination avec la SAFER et la Chambre d’Agriculture, travaille sur l’acquisition de terres agricoles à intégrer dans ce PAEN. Ce travail a abouti pour l’instant à la création d’une surface d’environ neuf hectares située des plans jusqu’aux environs du Vallon du Duc, et destinée à promouvoir une agriculture locale. C’était d’ailleurs l’un des points clé de notre programme.

Au début de l’année 2020, vous avez pu lire une double page dans Le Velauxien,  vantant les mérites de monsieur Lacroix, maître de chai, salarié donc de la cave coopérative les Vignerons de Granet à Aix-en-Provence et époux d’une salariée de la Chambre d’Agriculture. Passionné de viticulture, ce monsieur avait décidé de se lancer dans la création de son propre domaine.

Le temps était donc venu de déposer les candidatures pour l’exploitation de ces terres Velauxiennes, rattachées elles-mêmes à d’autres parcelles, cultivées par nos paysans.

S’il arrive que les agriculteurs à Velaux ne soient pas toujours d’accord, sur ce projet ce ne fût pas le cas, et de manière naturelle, spontanée et tombant sous le bon sens, quatre agriculteurs de Velaux se sont associés pour présenter leur candidature à l’exploitation de ces terres : vignes, oliviers, amandiers et céréales…. Le projet était sain et remplissait les conditions des orientations municipales.

Un tel projet ne se montant pas facilement, il a fallu le présenter, l’amender, le modifier : c’est à cela que servent les multiples rendez-vous avec la mairie, la chambre d’Agriculture, la SAFER, les banques, le Conseil Général. Le collectif de Velaux a donc suivi ce parcours laborieux et à toutes les portes auxquelles ils ont frappé, la réponse a été la même : super projet !

Il faut dire qu’effectivement le dossier tenait la route : il s’agissait d’agriculteurs du cru déjà implantés, preuve d’une viabilité, de cultures diversifiées, dont les oliviers, ce qui aurait eu pour effet d’augmenter le tonnage d’olives Velauxiennes, alors que celui-ci est en diminution depuis plusieurs années sur Velaux, mais aussi de vignes, puisque l’équipe en place penchait pour cette culture.

Concernant le prix, cette donnée ne s’appliquait même pas puisque s’agissant de terres agricoles vendues par la SAFER, le prix au mètre carré est sensé être le même pour tout le monde, non ?…

Lors de la présentation du projet la SAFER était d’accord, et l’ancien maire Mr Maggi avait assuré verbalement notre collectif d’agriculteurs de son entier soutien, conscient sans doute que le contraire aurait soulevé des contestations qui auraient pu nuire au réel projet soutenu dans l’obscurité des couloirs.

A ce stade du projet, M. Guérin s’était- il engagé ouvertement à soutenir les agriculteurs Velauxiens et privilégier les circuits courts qu’ils brandissent aujourd’hui comme des sésames pour la transition écologique et au nom du sacro-saint « local » ? Pas du tout.
Pourtant, dans son programme officiel, il prévoyait de promouvoir la filière agricole et paysanne locale.
Et inutile de prétendre que cela ne concernait pas son domaine d’action ! Car sinon, pourquoi durant la campagne, Mr Guérin, bien qu’adjoint à la culture à cette époque, n’a pas hésité à s’afficher responsable de la gestion d’une crise sanitaire alors que ce n’était absolument pas son domaine? Quand on veut réellement s’engager dans le soutien d’un projet, c’est possible.

Malheureusement ça n’a pas été leur choix. Désavouant le projet local en prétendant qu’il ne tenait pas la route, le futur viticulteur qui se lançait dans la création de son propre domaine a été préféré. Avec du raisin qui ne serait pas porté à la coopérative viticole dont dépend Velaux mais bien à celle d’Aix. Avec beaucoup d’aléas sur ce lancement expérimental, face à des professionnels présents sur Velaux depuis plusieurs générations, et avec l’obligation pour ce viticulteur de quitter son emploi salarié pour pouvoir se consacrer entièrement à cette vigne.

Et c’est ainsi qu’au printemps dernier, après réunion de la commission SAFER et la mairie, la candidature du viticulteur d’Aix a été retenue, bénéficiant même d’un prix d’achat inférieur au prix pratiqué pour les terres agricoles, ainsi que d’une subvention pour cultiver de la vigne en bio. Et c’est sans même un courrier de refus motivé, ni même un coup de fil de Mr Maggi, mais seulement avec un appel laconique d’un secrétariat de la SAFER que le collectif des paysans de Velaux a été informé. Voilà comment on traite les agriculteurs dans notre commune.

Nous pouvons alors nous poser certaines questions :
– Leur dossier a-t-il été seulement évoqué devant ce comité ?
– Plus grave encore, ont-ils été réellement soutenus par leur maire et leurs élus ?

Comment aujourd’hui, les élus de la majorité, dont certains auraient alors été en mesure de défendre l’intérêt concret de NOS agriculteurs, peuvent prétendre vouloir privilégier le local?
Et comment aujourd’hui, le nouveau Maire, Monsieur Guérin peut oser dire en conseil municipal que les Velauxiens ne se sont pas manifestés ?
Comment peut-on prétendre que l’on privilégie le local alors que le projet proposé par les agriculteurs Velauxiens a été retoqué par la majorité dont il faisait partie?
C’est avoir la mémoire bien courte, ou la perdre quand celà arrange ses affaires, mais nous sommes là pour la lui rafraîchir, et surtout pour soutenir les Velauxiens et les agriculteurs locaux.

En septembre 2019, la mairie en place a en effet voté dans l’enceinte protégée du PAEN, avec l’accord des élus d’alors, Mme Monet et M. Guérin, la réalisation d’une chèvrerie et la construction des bâtiments nécessaires à l’élevage, y compris une maison de fonction. Et sait-on jamais, il y aura la possibilité de construire une piscine, si pratique lorsque les pompiers devront pomper de l’eau en cas d’incendie ! (quel à-propos Mme Monet !)
Ce projet, évalué à 500 000 euros, serait subventionné à hauteur de 80%, ouf…

Si le principe d’une chèvrerie à Velaux n’est pas en soi une mauvaise idée, un projet de telle envergure, situé sur environ cinq hectares de notre commune, mérite plus de rigueur et d’anticipation.

La gestion de l’urbanisme est tellement fantaisiste à Velaux que l’on peut s’attendre à tout ! Alors oui, en l’état du plan opaque et du manque de clarté de ce projet, nous nous étions prononcés contre. En effet, à nos questions sur une modification du PLU par laquelle il faudra forcément passer, la réponse de la majorité, pour le coup réunie, fût très vague…
La nouvelle majorité veut faire prendre un nouveau tournant aux projets du PAEN, mais ceux-ci seront-ils réalistes et réalisables? Prendront-ils en compte les agriculteurs de Velaux ? Seront-ils conformes aux attentes de la majorité des Velauxiens ou seulement à une poignée de citoyens choisis parmi les « amis » ?
Nous suivrons ce dossier avec toute l’attention qu’il mérite, comme à chaque fois.

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